mardi 12 mai 2009

On les appelle cocottes, biches, lorettes ou demi-mondaines, mais elles sont avant tout des Insoumises. Elles vivent ostensiblement de leurs charmes, croquent la fortune des hommes, défraient souvent la chronique par leurs mœurs tapageuses, leur goût du luxe ou le titre princier de leurs amants.
L’époque est à la frivolité. Cependant, dès 1860, l’Empereur Napoléon III crée une Police des mœurs chargée de surveiller ces intrigantes qui échappent à « l’encartage » réglementant alors le commerce de la galanterie. Les officiers de police consignent leurs faits et pratiques dans le registre BB/1, établissant une fiche pour chacune d’elles, accompagnée, quand il existe, d’un portrait photographique. Car la photographie a tout de suite trouvé sa place dans cette affaire, à la fois pièce d’identification pour la police et publicité pour ces dames. La « carte de visite », petit portrait photographique que l’on s’échange dans les milieux mondains vient juste d’être inventée par Eugène Disdéri. Les courtisanes affluent chez les photographes de renom. Leurs portraits prolifèrent dans la vitrine des studios ou à la devanture des kiosques. Pour quelques francs, amateurs, entreteneurs ou policiers pourront les acquérir.
Entre photographies de salon et enquêtes policières, deux regards se croisent.

mardi 14 octobre 2008

La Galerie des Insoumises


Léonide Leblanc (1842-1894). Photographie de L. Crémière vers 1865. Coll. Lumière des Roses

"Elle a commencé fort jeune à entrer dans la vie galante. Née de parents pauvres, ayant le goût du théâtre, elle cabotine dans les petits théâtres. Elle couchait avec les machinistes, les souffleurs, les figurants.... Cette femme a connu toutes les maisons de rendez-vous. Elle avait la passion des femmes..."

Archives de la Prféfecture de Police. Fiche 131. 1875

jeudi 4 septembre 2008

La Galerie des Insoumises

ANTIGNY Marie Ernestine dite BLANCHE D‘ANTIGNY (1840-1874). Photographie Etienne Carjat vers 1860. Coll. adoc-photos.

“…Elle vivait alors au jour le jour dans tous les endroits publics. A Mabille, elle fit la connaissance du prince Gorschakoff qui lui conseilla de partir en Russie, ce qu'elle fit. Elle connut, à Saint-Pétersbourg, le chef de la police, un Russe fort riche, et pendant un certain temps, elle fut une des femmes les mieux entretenues.
Elle revint à Paris, débuta aux Folies Dramatiques. On parla beaucoup de ses 500 000 francs de diamants dont elle se paraît sur scène. Elle se fit meubler un splendide hôtel 19bis avenue Friedland où elle habite encore.
…Le Russe a continué à lui faire une fort belle pension, on ne sait s'il la lui continue, chaque fois qu'il vient à Paris, il descend chez elle et devant lui, tous les adorateurs disparaissent. Elle a eu aussi le duc de Castres. Le prince Demidoff a payé ses faveurs pour une nuit 2000 francs, huit jours avant sa mort. En ce moment, on l'a dit fort gênée…”

Archives de la préfecture de police. Fiche 138. 1873

jeudi 21 août 2008

Revue de presse...


Après avoir été à l'honneur
  • dans le Monde2 du 2 août 2008 (article de Frédérique Babin),
elles partent à la conquète du monde....

mardi 15 juillet 2008

La galerie des Insoumises


Alice la Provencale, vers 1865. Photographie de Pierre Petit. Coll. Lumière des Roses

"... C'est une ancienne danseuse des bals publics. En 1862, elle fréquentait journellement une table d'hôte sise rue Grange Batelière N°4, et couchait presque chaque soir dans ladite maison avec un nommé Paul Wanhossen, un escroc qui depuis a été condamné par contumace. Il profitait de toutes les orgies que faisait Alice, et celle-ci qui a la réputation d'une tribade, se fait gloire d'afficher tous ses vices.
elle possède beaucoup de diamants qu'elle porte jusqu'à ses jarretières, quand ils ne sont pas au mont-de-piété..."
Archives de la préfecture de police. Fiche 359. 1873